Education-Littérature-Art

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Journée Internationale de la femme africaine et afrodescendante, 31juillet 2021

 

THEME : Femmes : paix et citoyenneté

ICHL-Centre culturel gabonais

 

Quelles valeurs de l’éducation pérenniser pour une société paisible ?

 

Extraits :

 

Nous parlons de valeurs de l'éducation comme étant « ce qui vaut la peine » d'être entretenu, conservé, défendu par tous. Et c'est un idéal social tel que la paix qui coordonnent tout ce qui peut, comme l'éducation, élever l'homme (socialement, culturellement, spirituellement). C'est ici le véritable défi de chaque femme active, qu'elle soit une femme intellectuelle, une femme au foyer, une femme commerçante, femme retraitée, femme artiste, bénévole, femme leader, femme politique...

On s'appesantit, de nos jours, sur l'éducation aux valeurs, mais qu'en est-il des valeurs de l'éducation ? Éduquer qu'est-ce que ça vaut aujourd'hui ? Est-ce qu'on y pense souvent ? Est-ce qu'on a conscience qu'insister sur le fait que l'éducation est valable va davantage orienter vers une culture de la non-violence, de la paix ? Quels sont les réflexions et les apprentissages qui vont nous mener à une culture de la paix ? Je vais partir de ce proverbe africain : "il faut tout un village pour éduquer un enfant". En clair, il ne faut pas seulement un père et une mère pour mieux orienter un enfant dans sa vie, mais aussi des personnes sages et dévouées de l'entourage de l'enfant. L'éducation est la cause de tous, elle a une valeur commune car la déchéance d'un citoyen a un impact sur un autre citoyen. Pythagore lui-même, s'adressant aux institutions, préconisait d'éduquer les enfants pour ne plus avoir à punir les adultes. Eduquons en sollicitant le cœur mais aussi l'esprit de nos enfants en leur expliquant d'abord les valeurs de l'éducation. « le postulat de toute éducation est qu'il y a quelque part une perle de grand prix, ou mieux « sans prix », qui exige mais aussi qui « vaut la peine » qu'on lui consacre son temps, ses efforts, en un mot soi-même », parce que l'éducation possède une valeur inestimable. Une valeur pour laquelle il vaut la peine de sacrifier son temps, de consacrer son énergie. D'emblée, un choix éducatif s'accompagne de valeurs et de sacrifices, d'une autre valeur éventuelle que la création d'un patrimoine financier. Olivier Reboul argue dans Les valeurs de l'éducation que la valeur est « cette propriété d'une fin collective qui la constitue comme une fin, comme ce qui est non seulement désiré mais désirable ; qui qualifie de moyen ce qui permet de l'atteindre et d'obstacle ce qui l'entrave » ( 1992, p.15). Je pense, à mon humble avis, qu'accorder des valeurs à l'éducation induisent une société paisible dont les fondement de la spiritualité seraient enracinés dans les viviers d'une enfance sacrée. De nos jours, on voit l'éducation des enfants sacrifiée par des parents trop occupés à faire carrière, à augementer leurs revenus. Je parle des heures supplémentaires pour des petits salariés, de la création de la richesse pour certains commerçants... Je ne dis pas qu'il ne faut pas faire carrière ou se détendre devant un bon film, un bon verre, discuter sur un forum avec des amis, animer son blog, écrire un livre, un article, peindre, chanter à tue-tête dans son studio, jouer de la guitare, jardiner...Tout cela est bien, participe au bien-être commun, favorise la création d'un petit coin de paradis à soi. Des parents équilibrés, détendus ont plus de chance de donner de leur personne sans nervosité que des parents frustrés parce qu'ils ont sacrifié tous leurs rêves, leur passion, leur carrière pour s'adonner exclusivement à l'éducation de leurs enfants. Il faut se dire : Qu'est-ce qui est mieux pour tous ? Pensons compromis plutôt que compromission.

Pragmatiquement, "on n'enseigne pas ce qu'on sait ou ce qu'on croit savoir : on n'enseigne et ne peut enseigner que ce que l'on est" (Jean Jaurès). Plutôt que d'énumérer ce qui est bon ou mal, de discourir sur comment enseigner, de faire la morale, de donner des leçons, soyons pratiques, soyons des modèles ou expliquons les choses en donnant la parole, en permettant la discussion, la réflexion et l'ouverture d'esprit. Un enfant qui prend la parole, qui a pris l'habitude d'argumenter, de se justifier forge son esprit critique et peut prendre position de façon responsable.

[...]

Des familles monoparentales ? Parlons-en puisqu'elles existent, on a trop entendu dire que la famille monoparentale souffre d'un déséquilibre. Que c'est beau de dire : il faut un père et une mère pour éléver un enfant mais dans la vraie vie, ce n'est pas ce qu'on retrouve le plus. Donc parlons aussi de cette famille monoparentale « problématique ». J'ai la conviction qu'on peut donner de l'amour pour deux aux enfants et leur expliquer pourquoi ils n'ont qu'un parent. Croyez-moi, ils sont assez matures pour comprendre et finalement accepter leur situation familiale sans pour autant être en manque ou en attente d'une personne (un père ou une mère qui fait partiellement partie de sa vie ou qui, peut-être ne fera jamais partie de sa vie parce qu'irresponsable, abandonique ou décédé (e)) qui viendra combler un vide qui, en réalité, n'a pas lieu d'être. À ce propos, l'accent doit surtout être mis sur le fait que l'enfant n'est pas le seul à vivre ce qu'il vit et qu'il n'est pas responsable de sa situation familiale car, dans la vie, il y a des choses qui nous échappent et on ne doit point porter le poids de la responsabilité d'être orphelin de père et/ou de mère. De fait, il faut savoir ôter cet inutile et lourd fardeau sur les épaules de tous les enfants de famille monoparentale en leur disant d'être reconnaissant d'avoir au moins un parent ou un tuteur présent dans leur vie et en leur donnant les raisons d'avoir la force d'avancer dans la vie malgré la viduité ou l'adversité. Aujourd'hui, on doit encore se poser la question de savoir si en tant que parents nous donnons le meilleur de nous-mêmes, est-ce qu'on fait don de notre personne ?

Disons-nous simplement que l'éducation vaut son pesant d'or parce que si nous donnons de notre temps, de notre attention aux enfants, nous aurons de valeureux citoyens, ceux-là qui travaillent à bâtir une nation forte. De même, s'appesantir sur l'art d'éduquer, sur la pédagogie, nous dispense de nous pencher sérieusement sur ce que les valeurs que l'éducation sont censées porter. Il est d'abord impératif qu'on aborde la question de la construction de la spiritualité. Un enfant doit comprendre que son éducation est aussi vitale que le fait de se nourrir. C'est à travers un cheminement spirituel (non imposé mais guidé par les parents, les éducateurs) que l'enfant découvre lui-même des valeurs morales communes.

  • Enseigner l'amour de soi et des autres car c'est de là que naît l'esprit de tolérance, de solidarité ( un enfant qui grandit dans un environnement apaisé et apaisant où il y a de l'amour, où il y a de la sérénité apprend à donner, à communiquer cet amour et cette sérénité autour de lui ). Surtout dans un environnement où l'homme est plus porté à médire, à maudire, à prédire le malheur de l'autre... Parler n'est pas un acte anodin.

  • Tout passe par le langage (la violence même avec laquelle certains parents s'adressent à leur enfant crée déjà le lit du « conflit »).

  • L’action d’échange de paroles se rattache à la notion de communion parce qu’il faut mettre en commun et partager des idées. Par extension, l’action d’échanger est liée au communicatif car on doit pouvoir susciter l’émulation, l’enthousiasme ou la bonne humeur. Il ne faut pas nier la notion de communicateur parce qu’elle permet d’être convaincant lorsqu’on prend la parole, le choix des mots est important pour avoir l'assentiment de l'autre. En l’occurrence, il apparaît en réalité que la parole lumineuse, la parole du cœur, la parole positive est source de bien-être et de développement personnel car « la parole qui soutient, celle qui nourrit, celle qui rassure et encourage est d’une importance capitale. Elle nous guérit lorsque nous l’émettons et elle nous régénère lorsque nous la recevons » (Guy Corneau, 2007 : 241). Dans le monde actuel où celui qui prend la parole tend, de plus en plus, à nuire par la parole c’est-à-dire à réprimander, à vociférer, à abaisser…, les recommandations de Guy Corneau en matière de communication méritent d’être expérimentées que ce soit avec nos enfants, des élèves,  dans le couple, que ce soit en amitié, dans nos rapports professionnels, en société...On doit toujours proférer des paroles positives, encourageantes, sincères (j'insiste là-dessus) qui font plaisir, redonnent confiance et amènent l’autre à s’améliorer un peu plus.

 

  • La patience d'écouter l'autre, de lui accrorder son temps, aide à apprendre à garder son calme. Les situations où on ne s'écoute pas, entrainent aussi des tensions, des conflits intérieurs qui finissent par s'extérioriser ou des frustrations. De là, naît un rapport déséquilibré où l'autre veut imposer ses idées, monopoliser la parole, dominer l'autre.

  • Le respect de la parole donnée, la loyauté (là intervient la question des modèles, donnons aux enfants des modèles de loyauté !).

  • La discipline dans tout ce qu'on entreprend (répétez après moi : il est valable de bien faire, l'ordre a un sens, le travail bien fait est essentiel).

  • Le sens de l'engagement (il est important de s'impliquer dans tout ce qui concerne la société).

  • le patriotisme et le civisme : retenons qu'une personne corrompue a un prix, une personne honnête à une valeur. Si on n'est pas patriote, c'est parce qu'on est égoïste.

 

En définitive, on devrait donc valoriser cette éducation qui privilégie un humanisme éclairé, qui met en avant la spiritualité. On est en paix avec soi-même quand on a accompli son devoir de citoyen. En conséquence, on est en paix quand on est en paix avec les autres. Il ne faut pas prendre le temps qu'on donne aux autres pour « un sacrifice » proprement dit mais pour un « rien », ou mieux encore, une partie de plaisirs partagés, qui aura, à coup sûr, des résultats probants. Bien que ce soit un discours, évitons les discours qui, en dernier ressort, ne parlent pas mieux que les gestes que nous incitons inconsciemment les enfants à reproduire parce qu'avec discernement, ils voudront imiter ceux qui font leur fierté.

Marina Ondo

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05/08/2021
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