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Présentation de l'ouvrage, La mort dans l'espace littéraire gabonais par Marina Ondo, Rentrée littéraire ODEM à l'Institut Français, 23 novembre 2012.

La mort est omniprésente dans l'œuvre littéraire gabonaise, c'est sans doute ce qui a motivé les études critiques de cet essai. Qui n'a pas rêvé d'une belle mort? La plus sereine possible. Une belle mort, sublime, grandiose, la description de la fin, la chute de l’homme au moment où il va rejoindre la poussière. Ce moment peut être un mémorandum qui consacre une vie simple, un chemin parsemé d’actes héroïques ou plus exactement la mort d'une idéologie, d'une institution, d'un autre soi...Quoi qu'on puisse dire, la mort fascine. Elle a fasciné les plus grands écrivains. En tous cas, dans les œuvres littéraires, la description de la mort est romancée et tient du prodige. On se souvient dans la littérature gabonaise, de Heppe Dévoulziac qui meurt parce qu’il n’a plus l’amour d’Erla sa femme, de « la perte du double », du père d'Yves-de-Mussamukugu  mort dans l’indifférence et le mépris des villageois (Le dernier voyage du roi), de la description fabuleuse de la mort du Vivant-père-de-la-Nation et dans la littérature française de la mort de Gervaise (L'assomoir) qui meurt dans des conditions déplorables. Partout où il peut, même dans la mort, l'écrivain cherche le motif du sensationnel dans l'art. Disons-le, qu'il s'agisse de l'expérience que l'homme fait entre la vie mystique et la mort sociale à travers la sorcellerie, de la mort symbolique de l'école ou de la poétique polysémique de la mort, on est frappé, je dirais même happé par les lectures plurielles de la mort dans cet essai et c'est certainement ce qui confère aux différentes analyses qui s'y trouvent, tout leur mordant.

Marina Ondo

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